Décembre 2012 - Conversation dans l'atelier de Michaël Borremans (extrait) La peinture, c’est du théâtre. Finie la reproduction, la peinture est libérée de ses anciennes fonctions. C’est à présent une forme purement artistique, et c’est pour cela que j’ai choisi très rationnellement ce médium. Je n’ai pas besoin de peindre des batailles en mer ou des scènes d’histoire. Lorsque je peins des nuques, c’est pour accentuer l’aspect anonyme, un peu comme un humain générique, plutôt que de désigner une personne précise. Comme une figure de porcelaine, un archétype… Je ne peins jamais de personnages qui vous regardent, qui sont en contact avec vous. C’est très similaire au travail de Magritte, je ne savais pas, il y a cet homme qui se regarde dans le miroir et on voit l’arrière de sa tête, ce qui n’était pas mon idée, mais d’un point de vue visuel c’est similaire. Si j’ajoute des prothèses, c’est une construction suggestive, personne ne sait vraiment, c’es...