Tête tambour

 

À la cuillère au doigt à la fourche
S’énucléer, laisser rouler dans la rivière 
remous rebonds rapides
Les deux yeux de pierre 
Qu’ils se frottent s’usent s’érodent
Et se clarifie la douleur 
cette aigüe cette scie ce marteau cette enclume cette brûlure artillerie armurerie tout y passe boîte crânienne lieu de rendez-vous des terrorismes des extrémismes des suicides 
Operculée éjection des yeux de plomb
Jetés dans l’immense mouvement
bruyant
bienfaisant
De la cascade

S’y coucher à l’envers s’y enfoncer s’y oublier s’y perdre
À l’envers être
Ophélia visage noyé Ana Mendieta retournée dans sa Creek
À l’envers à l’envers écorchez la peau sortez les yeux plongez le masque dans la glace liquide tête entière explose 
Morceaux apaisés morceaux récurés crêtes arasées par les lames aquatiques

S’éplucher à l’économe tourner la pointe au coin des yeux les sortir les poser dans le fait-tout les arroser de sucre d’eau de miel qu’ils fondent qu’ils glissent qu’ils oublient d’être
blessures
Elle hurle dans l’oreille de la cascade prête à dévaler à s’écraser à s’offrander
Tout pour toucher le fond
De silence




























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