Puis déshabillez-vous
Il y a
beaucoup de cadavres chez Ren Hang, beaucoup de suicides, beaucoup de chair
exsangue.
étouffements.sauts dans le vide. suicides calmes.
Il y a
beaucoup de viols, d’agressions silencieuses.
Il y a
beaucoup de silence, des mers des montagnes des jungles de silence.
Il n’y a pas
de limite. Au silence, à la nudité, au risque.
Il y a des
souillures dans des écrins de pureté.
La nature à
portée de corps.
La ville et
ses violences de béton ses angles tranchants ses toits d’où s’envoler.
des-équilibres.
Des nudités
dans des villes déshumanisées.
Des départs.
Des nuits.
Ren Hang
photographie d’abord entre ses murs l’intérieur de l’appartement où ami.e.s et
modèles se dévêtent puis se fondent dans la ville la chair fondue revivifiée en
pleine nature.
Sauvage nature.
Devenir branche lac bosquet rameau brisé lys noyé.
Il y a
beaucoup de symboles chez Ren Hang une écriture image par image.
Des natures
véritablement mortes des paradis véritablement perdus.
Les femmes
sont des fleurs sont des tiges sont des lianes sont des lignes de chair blanche
des poupées-Bellmer démultipliées des poupées-Araki finement ficelées.
Femme
ikebana, des liens de fleurs une censure douce.
Des hommes
serpents oiseaux poissons. Morts.
Hybrides
accouplements des corps on ne sait plus comment dans quel sens de quel
genre ?
Des
d’hystérie calmes. Nul ne crie ne pleure ni ne jouit.
contorsions.arcs.profusions.
Des
symétries incarnées des tentatives d’ordre quand l’inquiétude et la dépression
détruisent souterrainement un peu plus
chaque
jour.
Rescapés, escarpés, ensemble ils sont plus
plus nus
plus
fragiles
plus dévoilés
plus
visibles
des-armées
les corps s’emmêlent se superposent s’entrechoquent.
On s’enfouit dans des dérives des histoires des rituels de feu, d’eau, d’air.
Il n’y a pas
un seul sourire chez Ren Hang, pas une seule naissance, pas un seul flou.
Tout est net
tranchant tranché. Tout est joué, tout est jeu, tout est Je.
06.03.2019 - 26.05.2019
MAISON EUROPÉENNE DE LA PHOTOGRAPHIE
5/7 Rue de Fourcy - 75004 Paris