Les versants



Les années enchainées, les mêmes années noires pierreuses, les lourdes années gainées de gomme qu’il faut décoller l’une l’autre en écartant les pensées, les mêmes saisons à soufflets qui chuintent, où les températures grimpent s’effondrent, où le sol défile marron vert blanc à travers les paupières crevées, les bois et forêts déchirés, les montagnes désertes et trouées qui happent s’élancent imposent le regard rivé sur elles ou plus sûrement au sol sachant que rien ici ne bougera et qu’il faut accepter. Elles jaugent les lieux, mesurent, mains pliées en lorgnette devant l’œil. C’est calme. Restent debout. Ne savent pas où se mettre. Les versants se succèdent.









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