
L’assiette explose devant moi, le souffle me projette en
arrière. D’une secousse sur la nuque, elle me renvoie en avant je cogne ma
poitrine plate contre la table tout rentre dans son ordre : l’assiette moi
elle dans mon dos. Quelques minutes avant la prochaine attaque. Avant
même qu’elle ne le prononce j'entends son Mange ! La
bouche pleine de terreur va falloir avaler. Vomir après si impossible de vomir
dehors vomir dedans ma peau. La mécanique se met en marche quelques minutes ça
passe atrocement vite ma main se tend. Elle a tartiné le pain de sang, deux
tranches collées l’une contre l’autre. Mange ! les décombres
de notre guerre éternelle elle gagne pour le moment elle gagne chaque bataille.
Le sang, le mien, le sien je ne sais pas. Il traverse lentement la
mie des taches rouge éclosent mange mange
donc décide-toi. Autour éclosent d’autres vaincus des inconnus frères sœurs père
aucun allié leur assiette remplie de cadavres chacun pour soi. Lorsque je
lèverai mon armée de mots tu verras on se battra à armes égales tu connaîtras
le goût du sang. Je vois ma main s’est refermée sur les tartines appuie rien se
sort déjà coagulé il reste peu de temps avant la détonation la nuque brisée le bras tordu. J’approche de ma bouche mes mâchoires crient
mon cœur au fond il panique ses coups marquent les secondes j’enfonce la
dépouille entière obligée de fermer les yeux.
Je serre les dents
Réchauffe le sang
Un meurtre de
plus
Ici on ne compte plus