La lorgnette
Je regarde par le trou de mes mains
Lorgnette sanglante déformante pourquoi pas
L’œil collé à travers les paupières collées tout de travers
ce monde au loin
Le fond des colères ses avenues vacillent
Je regarde par le trou de ma bouche
Haut-parleur personne ne t’écoute
S’échappent par la salive des pluies de larmes pourquoi pas
Des trous de mémoire où se pencher basculer je m’assois
dans un trou de mémoire
Au frais
A l’ombre
Au cachot
D’une pierre je creuse ma main ma langue mes yeux
Mémoire bribe de chair ça sanguinole lent pourquoi pas
Le monde n’arrête pas de tomber je frotte mon visage de la
poussière grise du sol où je m’assois sur
mes mains mes yeux les bouches