Charles Byrne


Charles Byrne est né en 1761 à Kinsale (Irlande) - mort en 1783.

Il prend le nom de Patrick O'Brien en mémoire de roi Brian Borù d'Irlande. A 19 ans, il atteint sa taille définitive :
2,54 mètres.
Il commence dans la vie comme apprenti briquetier. Une baronne le loue à son père au prix de 50 livres sterling par an pour une période de trois ans. Mais la baronne a le sens des affaires et le sous-loue le double de la somme à un entrepreneur d'exhibition de Bristol.
Au bout de quelques mois, Patrick O'Brien dénonce le marché et refuse de se montrer si on ne lui paie pas un salaire. Les tribunaux doivent intervenir et se prononcent contre le géant qui est même condamné à une peine de prison. Ne possédant pas un sou vaillant, il ne peut payer l'amende nécessaire à son élargissement. Sa situation est dramatique et paraît sans issue, lorsqu'une personne charitable, émue par ces circonstances particulières, paie pour lui.
Devenu riche, Patrick O'Brien n'oubliera pas celui qui lui a rendu ce service et compte lui faire un legs important. Il n'en aura pas l'occasion.

A 21 ans, il est à Londres où les publicités l'annoncent comme étant "absolument à voir ! 2, 47 mètres !". Bientôt, il devient la tête d'affiche des plus grands théâtres et galeries de curiosités. Non seulement la noblesse et la haute bourgeoisie, mais aussi tous les membres de la Société royale scientifique vont l'applaudir au Cox's Museum ou à Piccadilly. Ils paient deux shillings, alors que les enfants et les domestiques en livrée n'en paient qu'un.
Il est si populaire que plusieurs géants se servent de son nom. Les nombreux procès que Patrick O'Brien intente à ces imposteurs accroissent encore sa renommée.

Il devient riche et transporte toujours sa fortune avec lui, sous forme de grosses coupures. Un soir d'août 1783, saoul, il ne peut se défendre contre une attaque de voleurs qui lui dérobent trois billets de 700 livres chacun.
Ce vol le désespère et le plonge dans des beuveries de plus en plus fréquentes. Une nuit glaciale, alors qu'il rentre ivre mort, la poitrine découverte, il contracte une pneumonie. Sentant sa mort prochaine, le géant de 22 ans fait jurer à ses amis que son corps sera jeté en pleine mer. Pourquoi exige-t-il d'eux un tel serment ? Parce que depuis plusieurs années, un nombre incroyable de chirurgiens espèrent s'approprier son corps. Parmi eux William Hunter, fondateur de la science anatomique comparée, qui veut coûte que coûte que le squelette de l'Irlandais figure dans sa collection, laquelle rassemble les spécimens animaux et humains les plus rares.
Le géant, horrifié à l'idée de figurer parmi ces étrangetés, est tourmenté durant une grande partie de sa vie par l’obstination du scientifique à vouloir acquérir sa dépouille.

William Hunter va arriver à ses fins. Moyennant 800 livres, il soudoie le croque-mort et son équipe. En 1783, lors de la marche vers la mer, le cortège s'arrête en chemin deux heures pour déjeuner et le cercueil est rangé dans une grange choisie à l'avance par Hunter. Celui-ci substitue le cadavre et le remplace par un poids identique.
Le cadavre de Patrick O'Brien est découpé en tronçons, puis bouilli, selon les pratiques en vigueur à l'époque pour récupérer les os. Cette macabre cuisine permet à William Hunter de reconstituer le squelette du géant et de l'exposer, blanc et brillant, dans son musée personnel.

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