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Affichage des articles du février, 2017

SITUATION-4

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PLQ, Situation#4, 2017

La forêt

Ta voix résonne comme écarter des branches Mon visage avale tes mots Ta voix concentrée toute dans tes pieds qui piétinent Mon visage paillasson de tes ruades Ta voix lente dents sur dents Mon visage de tes morsures défiguré Enfin ta voix cheval immobile sous la pluie Mon visage abrité du silencieux linceul 

MARS

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LES RENDEZ-VOUS DU MOIS DE MARS * Le 9 mars, à LAVAL à 20h15  CAUSERIE LITTÉRAIRE : PERRINE LE QUERREC Animée par Marlène Tissot , écrivain en résidence d’écriture en Mayenne. Entrée libre et gratuite, consommation sur place vivement recommandée. Ouverture des portes à 20h15. En partenariat avec la librairie M'Lire. 5 Rue du Général de Gaulle 53000 LAVAL  Tél :  02.43.67.17.16  * Le 10 mars,  à LA FACTORIE , Maison de Poésie de Normandie à 20h30 Le prénom a été modifié , interprété par Gersende Michel sous la direction d’Anne-Charlotte Bertrand La Factorie Île du Roi 27100 Val-de-Reuil * Le 8 mars, parution dans la revue Ce qui reste Nos Nuits et Les dormeurs , poésie et photographies, avec Isabelle Vaillant * Revue  l’intranquille n°12  , ATELIER DE L'AGNEAU ÉDITEUR Sur le thème : Concrétisez ! 3 poèmes Présentation le 20 mars pour le salon du livre de Paris (23-26 mars porte de Versailles) au stand K18

La plaie

Celle qui parle celle qui lit celle qui couche celle qui accouche celle qui vit celle qui conduit celle qui rit celle qui étudie celle qui dirige celle qui prie celle qui existe celle qui manifeste celle qui dans ses formes celle qui dans son corps celle qui dans ses mots celle qui dans ses gestes celle qui prend celle qui donne celle qui grandit toutes coupables présumées coupables, non Coupables Scélérate féminité à pourchasser à disloquer à enfermer à tondre Resserrer le cran l’étau les lois le carcan le contrôle Trancher  Condamnées avant d’être jugées Mot trop haut verbe trop vif jupe trop courte yeux trop maquillés idées trop précises amour trop vaste idéaux trop puissants La femme la partie honteuse de l’humanité des hommes. Lente défiguration, mèche à mèche le visage s’efface la femme disparaît Lente correction goutte à goutte l’acide brûle sous la peau la chair à vif Lente mutilation point après point le sexe cousu défendu. Traumatisées à jamais

Fixité

Parce qu’il avait si faim il a mangé la terre et ses larmes avec As-tu jamais eu faim au point de la terre et des larmes Boue salée dans la gorge dit sa faim comme son froid À l’épreuve de la solidité le corps sous la peau abrite l’inavouable À l’épreuve de la fixité contenir dans les poings serrés l’impulsion de sauter

CLEO LEE

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partez

j’ai entrepris quelque chose de trop grand pour moi.je m’en rends compte aujourd’hui.prête à me rendre.comment accomplir cette tâche.les jours passent je n’ai rien écrit.toujours rien.mon espace mental est-il si chaotique.incapable de bâtir.je creuse ma tête ma feuille et ne trace que du vide.aucun solide.le tremblement de terre c’est moi.le tremblement de mon corps.fissuré de partout. des pieds à la tête de la tête aux pieds.des bras du ventre du dos du visage.une épopée habite mon esprit. je fais.depuis des heures des nœuds aux quatre coins de mon mouchoir.notant les plis les figures les inscriptions.pour ensuite.les défaire en tournant en rond déclamant les souvenirs de mon existence.dénouée nœud à nœud.ma main commence mon corps.la page mon accessoire.je me tiens sur le terrain du désordre.un être humain doit bien séjourner quelque part.de leurs violences.j’ai acquis le goût des passages étroits. visions obliques.sourire ce que je ne pense pas.écrire ce que je suis.je ne vous co

SITUATION-3

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PLQ, Situation#3, 2017

Pattes de mouches

Frissons des givres chevaux de neige chemins labourés Mes paysages droits sortis de l’embrasure des pages envahissent le très lointain le très profond C’est maintenant Intensément Que l’encre coule noire épaisse Quand il n’y a plus rien à écrire que des pattes de mouches des chiures de cauchemars Il pleut de l’encre des petits bouts de papiers à vif

CLEO LEE

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Cleo Lee chez Xavier Corberò

Le merle

Les mots tombent des murs cavalent sur le sol grimpent le long des barreaux piétinent mes cuisses frétillent sur le clavier les mots me tombent dessus par cascades abondances flux ils sortent des fissures des plafonds des lumières contournent les cadavres ou creusent les cadavres ou escaladent arrivent par colonies troupes colorées menées par l’étendard ils tombent ensevelissent mes mains bougent seules sur les lettres carrées j’appuie en profusion tandis que devant mes yeux ondulent des serpents et que le merle de son bec d’or crève une cerise jus rouge sur la tomette je porte la main à ma bouche de sang rouge lèvres mordues tandis que les mots piaillent réclament toute mon attention je les attrapent tandis qu’ils chutent sur mes épaules mes cheveux ma gorge mes doigts soulèvent la peau passent en dessous les mots créent des vagues oh comme ils chantent en voix désaccordées si mélodieuses tandis que je règlent ma chute sur la leur

MON TERRAIN

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PLQ, mon terrain, 2017

L'écart

Les hommes si nombreux que par manque de place ils semblent devoir se toucher. Pensez-vous cela supportable ? IL FAUT PRENDRE EN TOUTE PREMIERE CONSIDERATION cette disposition pour l’écart -l’écart des autres -l’écarté du chemin -les chemins écartés -l’écartement de la norme -l’écartèlement intérieur -les très grands écarts.conduite.raison.possibles Donc les prendre en considération, en toute première considération dis-je et j’insiste sur cette absolue condition sinon inutile de tracer même un seul trait qui ne serait amplement et absolument reconnaissant de cette disposition pour l’écart, pour les lisières, les bascules, les passer outre Dis-je

L'état

Tout se trouve dans le silence.dans l’état du silence.celui de la lumière.mes états propres. Tout revient au silence. Il prépare à l’entrée des formes.leur secret. J’esquisse à peine tout bascule vers un illimité.vers l’inconnu.je côtoie la tendresse des obliques des courbes et des élévations.ma famille géométrique ses membres spatiaux spacieux.aucune pénible tragédie ici.aucun cri.chaque matin regarder l’état du silence.celui de la lumière.celui de ma pensée. Maintiens-toi.résiste.trace le chemin jusqu’à la fin de la journée.puis la suivante.

SITUATION-2

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PLQ, Situation#2, 2017

La coupure

Si l’homme est coupé en deux comme une maison, où peut-il habiter coupé en deux comme la maison inhabitable, un précipice où tomber l’homme tombé dans la longue coupure la déchirure le scindé en deux l’homme comme la maison, n’espérez pas poser un lit une chaise une table pour l’homme fendu n’espérez pas même un pas entre une moitié et l’autre le danger de mort réel du pas au-dessus de la masse inerte immobile pesante pleine massive tandis que l’homme coupé en deux de la peau de la chair un squelette trois fois rien périssable fragile et coupé en deux.

CLEO LEE

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Les affaires

Il n’est pas au pouvoir il est aux affaires Ou plutôt est aux affaires et au pouvoir comme aux champs au four et au moulin comme les bras jusqu’aux coudes comme la tête dans la merde comme je me contrefous de la société ou plutôt du social ou encore mieux de l’humain c’est-à-dire le clandestin absolu ainsi qu’il en est venu à être réduit entre pouvoir et affaires

SITUATION-1

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PLQ, Situation#1, 2017

La chandelle

Suivre la fourmi jusqu’à sa fourmilière. Suivre l’abeille jusqu’à la ruche. Suivre l a mouche jusqu’au gras . L e ver jusqu’à la boue Les genoux tachés couronnés Mains salies mélanger la chaux à l’eau pour voir le résultat Voir le résultat pas tout à fait rassurée. Mes yeux mes mains me jouent des tours. Creusent la terre comme celle de la cave enfant le trou dans la terre de la cave du sous-sol les entrailles. Creuser le plus profond des ténèbres à peine pouvais-je y descendre en chandelle jusqu’aux yeux. Reprendre mes mains ici me reprendre en main Ce que je cherche à atteindre l’immobilité Rien ne chavire plus ne passe par-dessus bord Terrassier de terriers Faire des trous dans la terre je troue rejoins les secrets les voies illisibles profondes lointaines Immémoriales je ne me souviens de rien dans l’atteinte de l’immobile Tirer les rideaux fermer paupières Je crois ne plus vouloir voir S’enfoncer en s’effaçant

12 minutes

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Aveugle

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PLQ, Nocturne, Oslo2017 Je traverse la chair endormie du monde m’enfonce dans sa brume – tout ce gris ce froid éprouvé à grande vitesse derrière la vitre aux reflets blessants N’y voir rien je n’y vois rien jamais rien pas plus à travers brume/vitesse/vitre que face/lenteur/lumière Aveugle éternelle aveugle sauf du dedans/dehors hérissé sanglant je n’y comprends toujours rien Pas plus loin que la mine du crayon Tâtonner encore