partez
j’ai entrepris quelque chose de trop grand pour moi.je m’en
rends compte aujourd’hui.prête à me rendre.comment accomplir cette tâche.les
jours passent je n’ai rien écrit.toujours rien.mon espace mental est-il si
chaotique.incapable de bâtir.je creuse ma tête ma feuille et ne trace que du
vide.aucun solide.le tremblement de terre c’est moi.le tremblement de mon
corps.fissuré de partout. des pieds à la tête de la tête aux pieds.des bras du
ventre du dos du visage.une épopée habite mon esprit. je fais.depuis des heures
des nœuds aux quatre coins de mon mouchoir.notant les plis les figures les
inscriptions.pour ensuite.les défaire en tournant en rond déclamant les
souvenirs de mon existence.dénouée nœud à nœud.ma main commence mon corps.la
page mon accessoire.je me tiens sur le terrain du désordre.un être humain doit
bien séjourner quelque part.de leurs violences.j’ai acquis le goût des passages
étroits. visions obliques.sourire ce que je ne pense pas.écrire ce que je suis.je
ne vous comprends pas.je suis votre étranger.de vos violences je fuis.pilleurs
de mes phrases.de mon souffle.de mes souffrances.vous êtes mon dégoût ma
répugnance.mon âme dos au mur plus le temps d’attendre.les ombres se mordent
sur la page.recomposent la page.la nuit tombe dans ma chambre.c’est là où je me
ramasse.le lieu de mon métier.je m’enferme encore.je vous désalue.