Les trottoirs
Ici les forêts
sont sur les trottoirs
Pins coupés
sentent toujours
Des ombres
en filets blancs bien amputées se tiennent les coudes leurs flammes vertes vers
les réverbères c’est presque Noël
Ferme les
yeux le long des trottoirs tu traverses de courtes forêts des contes sacrifiés
impossible de lire l’histoire jusqu’au bout les enfants restent perdus aucune
princesse emportée
Ici les
poubelles vidées à la recherche de cadeaux des mains plongées dans nos détritus
de nouveau des morts de froid on coche sur le calendrier de l’Avent ouvrir la
première case le premier mort de froid ici en France dans les rues pleines
d’enfants de femmes et d’hommes dehors nuit après nuit après jour sur les
trottoirs ils fouillent les poubelles pour trouver ce que l’on daigne on daigne
on dédaigne le pouvoir il dédaigne les enfants les femmes les hommes sous le
sapin ils ne déposeront rien que leur cadavre mort de froid les petites
fenêtres du calendrier vont toutes s’ouvrir tandis que brutalement
collectivement
Se ferment
Les fenêtres
Des
immeubles dressés sur les trottoirs