Cantique



Quand elle est nue, on lui fait endosser la dure chemise, le jupon, la traîne de gros drap blanc, les forts chaussons satinés. Puis on la contraint à mettre la robe de mariée, horrible vêtement, instrument de torture. En toile rêche, elle ne s'ouvre que derrière et est fermée par sept fortes courroies de buffle armées de boucles. Les manches, immenses, sont oblitérées à l'extrémité, de façon que les mains n'en puissent sortir; de plus, deux cordes solides, fixées au bout de la manche, sont passées entre les cuisses de la mariée et sont rattachées à son dos, de sorte que ses bras sont toujours collés le long du corps et que tout mouvement lui devient à peu près impossible.
Elle se regarde dans le miroir; autour d'elle une nuée de mains tire les lanières, serre, ajuste. On lui dit de sourire, de profiter de cette journée, la plus belle de sa vie.


Petunia, une œuvre de Beverly Semmes

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