Lapin de Pâques
Elle enfile sur sa tête le sac de jute marron dans lequel elle a découpé deux trous. Je la regarde, la toile pend sur ses joues, les trous noirs creusent deux impacts sur son visage.
Elle passe sur le soutien-gorge qu'elle a bourré de coton, la robe de nuit inflammable et transparente que porte chaque soir sa mère. Je la regarde, les seins bouillonnant du coton blanc s'échappent sur la dentelle noire de la robe. La robe traîne sur le sol, s'accroche aux échardes du plancher.
Elle avance, lentement, presque à tâtons, sur un chemin qu'elle a emprunté mille fois, tout le long de sa petite vie, elle tire sur la robe qui se détend et se déchire sur le sol, elle ajuste le sac de jute afin que son visage reste couvert.
Je la regarde, l'enfant déguisé qui démasque l'enfant véritable, je la regarde grandir.
Illustration : une œuvre de Paul Toupet
Elle passe sur le soutien-gorge qu'elle a bourré de coton, la robe de nuit inflammable et transparente que porte chaque soir sa mère. Je la regarde, les seins bouillonnant du coton blanc s'échappent sur la dentelle noire de la robe. La robe traîne sur le sol, s'accroche aux échardes du plancher.
Elle avance, lentement, presque à tâtons, sur un chemin qu'elle a emprunté mille fois, tout le long de sa petite vie, elle tire sur la robe qui se détend et se déchire sur le sol, elle ajuste le sac de jute afin que son visage reste couvert.
Je la regarde, l'enfant déguisé qui démasque l'enfant véritable, je la regarde grandir.
Illustration : une œuvre de Paul Toupet