Sweet home
Je ne veux plus jouer.
Au départ, nous étions plusieurs : c'est à plusieurs, d'une même voix, que nous avons décidé d'explorer la maison abandonnée. Depuis des semaines, nous en parlions, nous inventions la famille qui y habitait, les actes qui s'y jouaient, nous avions imaginé la mort, les crimes, la souffrance, la terreur, et puis soudain : "On y va."
Je ne veux plus jouer.
Nous étions plusieurs et maintenant, je suis seule, toute seule, entre les murs en lambeaux et les mots inventés, au milieu des fantômes qui surgissent du plancher crevé, des morts qui se dressent devant les fenêtres closes, je ne veux plus jouer j'ai peur je veux rentrer chez moi je ne veux plus être seule devant le désastre d'une vie familiale enfouie sous les gravats, la poussière, la moisissure.
Au départ, nous étions plusieurs : c'est à plusieurs, d'une même voix, que nous avons décidé d'explorer la maison abandonnée. Depuis des semaines, nous en parlions, nous inventions la famille qui y habitait, les actes qui s'y jouaient, nous avions imaginé la mort, les crimes, la souffrance, la terreur, et puis soudain : "On y va."
Je ne veux plus jouer.
Nous étions plusieurs et maintenant, je suis seule, toute seule, entre les murs en lambeaux et les mots inventés, au milieu des fantômes qui surgissent du plancher crevé, des morts qui se dressent devant les fenêtres closes, je ne veux plus jouer j'ai peur je veux rentrer chez moi je ne veux plus être seule devant le désastre d'une vie familiale enfouie sous les gravats, la poussière, la moisissure.