Prends ma main


Elles sont en rangs, deux par deux, main dans la main. Les bras se croisent, se nattent tout du long. Francesca saisit la main qu'on lui tend; peu importe qui est accrochée à l'autre bout. Francesca n'est pas là. Solitaire parmi la pagaille, elle est au creux des paumes, elle niche dans la chaleur un peu collante et sale. Elle espère qu'elles vont marcher longtemps encore, que la porte de la classe va s'éloigner, que les mains longtemps vont se serrer, que la transpiration remplira le creux des deux paumes nues l'une contre l'autre. Francesca prend plaisir à tripoter du bout de son petit doigt replié l'intérieur de cette chair gluante. Elle est déjà du côté du mal. Le mal qui pointe dans la chair.


My Evil is Strong, Acrylic on canvas, 50 x 50 cm, Victor Castillo

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