Spirale
J’ai repris
le silence en bouche et puis en mains. Monsilence je l’ai retrouvé m’y suis
enfoui. J’y retourne tourne dans ses spirales m’installe en boule dans
monsilence mon extra mon absolu. Dans sa masse je m’enfonce il m’enfonce en ses
creux ouvre le pli le grand pli du silence où s’évanouit le reste les grands
bruits les grandes peurs les souillures. Immaculé monsilence l’est. Intransigeant
monsilence l’est. Inatteignable monsilence l’est. Insubmersible aussi. D’autres
s’y noieraient y laisseraient leur peau leurs mots pas moi. Pas moi lui et moi
alliés comme bavards en langage de silence scellé comme un mystère. Je peux en
bandant toutes les forces de mon renoncement moduler à mon gré les vibrations
de mes nerfs sur la fréquence de monsilence. Je maîtrise monsilence. Monsilence semble
parler il peut aussi s’arrêter de parler. Chaque fois que je vais me pencher
les papotages insanes se pressent pour grimper sur ma nuque mais monsilence
veille et les chasse. Il me colporte jusqu’à son pli là où je me couche me recouche me pose me repose. J’égrène le chapelet de monsilence et finis par m’endormir.