Le crachat


Il attrape son manteau de violence et de haine, l'enfile et sort en claquant la porte.
Francesca reste là, plantée au milieu de la pièce dévastée par cette soudaine tempête d'injures. De la bouche du fugitif elle a vu sortir des promesses, des serpents, des vœux, des squelettes d'oiseaux, des tripes, des essaims de mots, des coulées de boue.
Et comme point final ce crachat.
Elle passe d'un pied sur l'autre, tend ses bras : le crachat dessine une écume blanche, hérissée de crêtes sèches et odorantes qu'elle gratte du bout de l'ongle.

Death and the Maiden, Dorothea Tanning, 1953


Posts les plus consultés de ce blog

Jeûne

ICI ET LÀ

a r c h i p e l s