GOOD GIRL

Toujours cette crainte qu’au détour d’un livre ils ne la découvrent ils sachent tout soudain que la lumière se fasse qu’ils lui tiennent le menton lui disent sans égard
alors c’était toi,
inutile de te cacher,
nous t’avons retrouvée,
le masque est arraché,
chaque mot nous a mis
dans ta direction
Elle était planquée là bien tranquille à empoigner ses mots à égorger des familles à sauter par les fenêtres à rendre coup sur coup avec des cagoules des loups dans des couloirs coudés des maisons isolées des cités oubliées elle les a dénichés là ses sauveurs ses héros fendus jusqu’aux os souillés de crachats butés par l’ignorance le mépris et l’oubli
j’ai trop peur pour m’éloigner des cadavres
j’ai trop honte des violences du monde
j’ai ma langue qui n’est pas la vôtre
ma langue comme la leur
avec dedans des mots de sons
des images dressées
des découpes tord boyaux
des écailles grattées
des surfaces dures
des milieux de forêts
des jets d’urine larsen
des transistors sans piles
des attentats
dépendaisons
désinventaires
déglutitions
déraison
démons
démots










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