NY



Pourvu qu’ils ne pèsent pas mon cerveau chargé à bloc de souvenirs de toi supplément de bagages impossible à caser, ma valise toujours vide lorsque je voyage là-dessus pas d’inquiétude mais s’ils en venaient à soupçonner tout ce que je trimballe dans ma tête alors que je viens te voir je passerai un sale moment, on m’a dit qu’ils étaient vraiment pénibles à la douane que pour un rien ils t’embarquaient ils t’interrogeaient que ça pouvait aller loin et même refus de te laisser entrer ici où tu m’attends où je t’attends depuis trente ans que je pense à toi que je rêve de toi trente années dans la tête et les dizaines de fois où tu m’as sauvée la vie avec tes écrivains tes chanteurs tes poètes tes images tes architectures tes musiques tes voix comment veux-tu que j’explique ça mon cerveau tout plein de toi de la joie de savoir que d’ici peu je marcherai sur ton dos je pénétrerai tes entrailles je courrai au-devant de tes rues j’accrocherai sur tes cimaises mes sourires de dingue de toi j’y pense avale-moi j’y pense encore j’y pense tous les jours je prends la tangente en lisant encore des mots sur toi en écoutant encore des songs sur toi – à la maison on est là chacun de nous trois avec nos envies de toi des envies de seize ans des envies de vingt et un an et les miennes additionne tu verras un peu le total que nous emportons vers toi. Nous trois. Main dans la main c’est ma meilleure façon d’aimer de voyager de m’envoler vers toi avec ce rêve collé à mes pupilles où gamins ils me tenaient la main et nous levions nos visages vers tes sommets le ciel défilait et le bonheur soulevait ma poitrine ce rêve je ne l’ai jamais oublié euphorie euphorique à éclabousser mes jours gris et noir maintenant nous arrivons. 








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