Elle a les traits tirés de la mal-baisée, les cernes obscurs des nuits non partagées, l'haleine chargée de sexe désiré, les mains agitées à l'affut d'un corps.
Dans leur grande vie apeurée, c'est à qui se taira le plus. Assis l'un en face de l'autre, debout l'un derrière l'autre, couché l'un contre l'autre, ils poussent leur silence devant eux, s'en recouvrent le visage, s'en gavent jusqu'à la nausée. Parfois un livre de sauvetage sur lequel ils s'amarrent. Insuffisant, le silence recouvre tout. Illustration : Kelly Dyson , 2009
Hannah Höch en son jardin, 1970 & Perrine en son jardin, 2022 "nos échinops" Le Journal du MOUVEMENT DADA , ce sont 230 pages . Publié chez SKIRA en 1989 - emblématique de tout ce qui a été écrit, de tout ce qui est écrit sur DADA. 230 pages de plus. Marc Dachy écrit - il écrit DADA, c’est-à-dire qu’il écrit les hommes DADA. Sur les 230 pages Hannah Höch a le droit à 2 lignes complètes - je ne compte pas les fois où son nom apparaît au milieu d’autres noms. Les 2 lignes complètes sont : 1 - "Hannah Höch, après avoir séjourné aux Pays-Bas dans l’entourage de Stijl de 1926 à 1929, s’est cachée dans la maison du gardien d’un aéroport désaffecté de Heiligensee (nord de Berlin) durant toute la guerre. " 2 - "En 1978, à Berlin, Hannah Höch, dans la maison où elle s’était cachée durant la guerre." (l'auteur parle de son décès) cachée......................durant..........................toute.............................la..................
et je tremble et j’ai peur et cette incessante agitation des phrases des mots des interrogations autour des phrases des mots ma tête épuisée des pensées descendantes dans la colonne vertébrale remontantes dans le liquide spinal mots noirs taurillons aux cornes emballées apocalypse morose mesurer ses charges poussière, tourbillons.
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