La nourriture
Tout le monde te connaît. Les morts parlent, les vivants
aussi, depuis que je prononce ton nom tous veulent me dire. J’hésite. Ils
pervertissent mes visions, ils en savent trop pas assez à côté bancal ou précis
ils disent sur toi tout ce qu’ils connaissent et supposent.
Je refuse leur nourriture.
Me penche vers l’archive et les photos de toi. Je voyage
dans ton ventre dans ton antre dans tes autres dans tes os dans ton âme tes
cauchemars tes ailleurs. Ton présent, mon passé le tien, mon présent.
Chaque jour je me rapproche tu te rapproches tu m’apprends à
danser je danse avec toi.
Chaque jour.
L’archive te construit te démolit rebâtit un peu plus loin un peu différemment, je vais d’années en années en désordre et en désordre tu apparais et en désordre je me gonfle de toi tu prends chair tu prends langue avec moi.
L’archive te construit te démolit rebâtit un peu plus loin un peu différemment, je vais d’années en années en désordre et en désordre tu apparais et en désordre je me gonfle de toi tu prends chair tu prends langue avec moi.