Mon terrain
plq, mon terrain, 2015
Chaque
matin ma valise d’yeux à la main je monte l’escalier jusqu’au dessus
de la ville
- ma
ville mon terrain
Le
silence grimpe avec moi sous nos pieds la rue matinale démarre s’époumone se
cogne - mes yeux et moi au-dessus sur les rails décor abandonné une perspective
plane
Un œil
dans la main je regarde
Le dos
des immeubles
Leur
longue figure
Les scènes
encadrées
Devant mes
yeux des branches des feuilles des lianes des troncs des écorces – mon terrain
Écoulement
du temps sur l’humus pousse le béton haut dressé bien troué découpé avec des
vies humaines dedans
Sous mes
pieds crissent les cailloux encore de la marche encore des architectures
à appréhender avec l’œil charnel l’œil de l’esprit l’œil intérieur l’œil naïf
l’œil profond
Tous mes
yeux se parlent se montrent s’émerveillent
La beauté de
mon terrain les histoires des dos les silences des façades le crissement des
cailloux le bord des mémoires
Marcher haut
le ciel dans la bouche