1er avril. Arrivée au phare.




Une fois la foule partie. La foule, ceux de l’Association. Hommes et femmes gardiens du patrimoine.
Une fois la foule partie. Une fois les explications données. Groupe électrogène. Gaz. Clés. Eau de pluie. Pompe à eau. Toilettes extérieures. Ustensiles. Marées et repères : le rocher noir, les casiers à huitres, cette île lointaine. Si couverte. Si découverte.
Une fois la foule partie.
Les mots envolés. Le portail cadenassé.
Alors le phare.
Alors les bras de la mer qui se referment sur nous. Sur notre île.
Verres de vin blanc. Notre courrier. Les amis nous ont écrit. C’est comme si, déjà loin, au bout de la terre, au bout du monde.
Le vent nous balaie. Nous faisons connaissance. Ouverture des enveloppes. Rires de se voir ici, bientôt le temps habituel n’aura plus de prise, bientôt plus rien.
Que nous. Ici. Au cœur de l’océan.
Un peu bu. Cerveaux échauffés et rires fusants.
Elle sort des feuilles, de l’encre de chine. On dessine en riant. On déballe nos affaires, on s’installe.
La vie est belle, bleue, mouvante. Les vagues ne sont pas furieuses, elles brillent.
On se promène un peu, dépôt de nos empreintes dans le sable mouillé. La mer avale un soleil rouge.
Le riz cuit dans la casserole, nos idées bouillonnent, demain, demain nous serons les maîtresses de l’île.


Photographie : Isabelle Vaillant





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